Malgré le volume de recherche actuellement réalisé sur la L-Carnosine, essentiellement en relation avec l’amélioration de la performance basée sur l’exercice, l’un des problèmes qui préoccupe encore la majorité des consommateurs est la sécurité!
Dernièrement, la Carnosine a suscité beaucoup d’intérêt auprès des chercheurs dans le monde entier, en raison de la découverte de ses multiples fonctions dans l’amélioration de la santé humaine et la longévité des cellules musculaires et neuronales [1]. Plusieurs études ont démontrées qu’accroître la quantité de carnosine dans l’organisme permettrait d’améliorer les performances sportives chez l’humain [2,3]. Mais qu’en est-il de sa sécurité ?
Nous mettons la lumière dans cet article sur quelques pratiques à prévenir pour que la consommation de la L-Carnosine soit sans danger.
Sécurité de la L-Carnosine et dosage recommandé
La plupart des recherches sur la carnosine ont été effectuées in vitro et sur des modèles animaux, avec quelques brèves études menées chez l’homme. La plupart ont porté sur la carnosine en tant qu’agent anti-glycation, mais surtout sur la performance sportive. En effet, un aspect important du rôle physiologique de la carnosine dans le muscle squelettique est lié à la fonction contractile en général et plus spécifiquement au couplage excitation-contraction (manipulation du calcium), ainsi qu’à la protection contre l’acidose induite par l’exercice. Par conséquent, une teneur élevée en carnosine dans les muscles peut être avantageuse pour les exercices intensifs. [4]
Rassurez-vous, la L-carnosine est considérée comme extrêmement non toxique et sûre. Les compléments alimentaires à base de L-carnosine se présentent généralement en capsules de 500 mg. La posologie recommandée est de 1000 mg/ jour. Pour maintenir un taux constant de L-carnosine dans votre corps, il est plus réfléchi de diviser la dose quotidienne en deux doses de 500 mg ; Une le matin et une l’après-midi. Mais bien que la supplémentation alimentaire en carnosine soit considérée comme étant bien tolérée chez les individus en bonne santé, il faut toujours aborder l’utilisation avec prudence.
Selon la littérature étudiée, les seuls cas rapportés où la L-Carnosine pouvait interagir négativement, c’est avec les médicaments et les suppléments à base de plantes ayant un potentiel hypotenseur. On en cite les antihypertenseurs, la coenzyme Q10, les peptides de caséine, la griffe de chat, la L-arginine, la théanine, le lycium, l’ortie, l’andrographis et l’huile de poisson.
Que se passe-t-il si la L-Carnosine est consommée à hautes doses ?
Lors de la consommation des suppléments de L-carnosine, ce dernier se lie aux aldéhydes, engendrant un sous-produit nommé la lipofuscine. C’est un pigment qui apparait dans les cellules épithéliales et conjonctives de sénescence ou de dégénération. Il n’est pas dangereux, mais apparaît comme des taches brunes sur votre cerveau, votre peau et d’autres organes. Comme la lipofuscine s’accumule au fil du temps et que ce processus est accéléré lors de l’utilisation de la l-carnosine, elle peut interférer avec les fonctions organiques. C’est pourquoi nous recommandons d’associer la l-carnosine avec du diméthylaminoéthanol et de l’acétyl-L-carnitine. Le diméthylaminoéthanol est un nutriment naturel qui améliore la synthèse de l’acétylcholine. Et l’acétyl-L-carnitine stimule l’énergie des mitochondries tout en agissant comme un neuroprotecteur. Tous deux aident à éliminer la lipofuscine de votre cerveau et de votre corps. Donc une solution toute simple ; associez votre dose quotidienne de 1000 mg de l-carnosine avec du diméthylaminoéthanol et de l’acétyl-L-carnitine aux doses recommandées.
La supplémentation en β -alanine et en L-Carnosine
Il a été prouvé que la carnosine musculaire pouvait être augmentée de façon considérable par la consommation de suppléments de β-alanine [5,6,7]. La bêta-alanine est surtout connue pour son rôle dans l’amélioration de l’efficacité de l’exercice en réduisant l’accumulation d’ions hydrogène ou d’acide dans le muscle. L’augmentation de l’acidité produit une fatigue musculaire en inhibant la fonction des enzymes énergétiques dans le muscle. La bêta-alanine fonctionne parce que c’est un précurseur direct de la synthèse de la L-Carnosine, qui est un important tampon intramusculaire.
Il faut savoir cependant que lors d’une supplémentation en β-alanine, l’augmentation de carnosine musculaire dépend de la dose de β-alanine administrée et de la durée de la supplémentation [7]. La supplémentation en β-alanine peut entrainer des effets secondaires comme l’apparition de démangeaisons cutanées (paresthésie) qui surviennent de quelques minutes après l’ingestion et qui sont de courte durée. Pour éviter ces effets secondaires, il ne faut pas surpasser 1.6 g de β-alanine.
Attention…trop de β-alanine peut interférer avec la taurine
Il a été suggéré que la taurine et la β-alanine peuvent entrer en compétition pour le même transporteur nécessaire à l’absorption, réduisant ainsi potentiellement l’absorption de la bêta-alanine ou de la taurine. Théoriquement, alors, trop de bêta-alanine dans votre corps pourrait inhiber la disponibilité de la taurine. Dans des études chez l’animal, il a été démontré que la bêta-alanine réduit les taux de taurine de 50%.
D’autres études montrent que la supplémentation en bêta-alanine peut réduire les taux de taurine cardiaque. La taurine est très liée à une fonction contractile efficace (via l’homéostasie des ions calcium) à la fois du muscle squelettique et du muscle cardiaque et une diminution significative de la capacité cardiaque pourrait être affectée.
La supplémentation en carnosine est donc beaucoup plus sécuritaire qu’une supplémentation en beta-alanine.
Bien que les effets secondaires rapportés de la L-carnosine ne soient pas courants, vous devez toujours faire preuve de prudence lorsque vous utilisez un supplément naturel et ne jamais prendre plus que la dose recommandée : soit 2 à 3 gélules de 500mg par jour de carnosine pure.
> Pour en savoir plus sur le sujet, lisez : www.santescience.fr/carnosine
Références :
1- Derave W, Sale C. Carnosine in exercise and disease: introduction to the International Congress held at Ghent University, Belgium, July 2011. Amino Acids 43: 1– 4, 2012.
2- Begum, G., Cunliffe, A., & Leveritt, M. (2005). Physiological role of carnosine in contracting muscle. International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 15(5), 493–514
3- Derave, W., Everaert, I., Beeckman, S., & Baguet, A. (2010). Muscle carnosine metabolism and B-alanine supplementation in relation to exercise and training. Sports Medicine, 40(3), 247–263.
4- Sale, C., Artioli, G. G., Gualano, B., Saunders, B., Hobson, R. M., & Harris, R. C. (2013). Carnosine: From exercise performance to health. Amino Acids, 44(6), 1477–1491
5- Derave, W., Everaert, I., Beeckman, S., & Baguet, A. (2010). Muscle carnosine metabolism and B-alanine supplementation in relation to exercise and training. Sports Medicine, 40(3), 247–263.
6- Harris, R. C., Tallon, M. J., Dunnett, M., Boobis, L., Coakley, J., Kim, H. J., Fallowfield, J. L., Hill, C. A., Sale, C., & Wise, J. A. (2006). The absorption of orally supplied B-alanine and its effect on muscle carnosine synthesis in human vastus lateralis. Amino Acids, 30(3), 279–289.
7- Stellingwerff, T., Decombaz, J., Harris, R. C., & Boesch, C. (2012). Optimizing human in vivo dosing and delivery of B-alanine supplements for muscle carnosine synthesis. Amino Acids, 43(1), 57–65.